Le blog de femmes en collants
La vente du groupe DBA, auquel Dim appartient, devrait intervenir rapidement. « Dans les prochaines semaines… Peut-être avant la fin de l’année », avance une source proche du dossier. Au moins six potentiels repreneurs, des industriels ou des fonds d’investissement, ont été présélectionnés par l’actionnaire du groupe Sun Capital Partners. Des sociétés, selon nos informations, dont le siège social est établi aux États-Unis, en Angleterre, dans les pays arabes exportateurs de pétrole ou, pour l’une d’elles, en France. « Parmi les acheteurs possibles du groupe Dim Branded Apparel (composé des marques Dim, Playtex et Wonderbra) aucun n’est d’origine russe ou asiatique », assure cette même source.
Les questions des salariés
Les 994 salariés de Dim Autun, qui avaient appris au mois de juin par voie de presse que leur entreprise était mise en vente, ne disposent d’aucune information de la part de leur direction. « Depuis plusieurs mois, nous attendons désespérément la tenue d’une réunion du comité d’entreprise européen puisque DBA est implanté en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Slovaquie, en Roumanie… Nous l’avons demandée à plusieurs reprises, mais rien », déplore Alain Germain, élu CFDT. Pourtant, les questions des employés sont nombreuses : est-ce que les personnels en CDD (25 % au chaussant selon les syndicats) seront conservés ? Pourquoi beaucoup de cadres quittent actuellement l’entreprise ? Est-ce que Dim va une nouvelle fois être réorganisée ? « Est-ce que, si le futur actionnaire de DBA souhaite développer les marques dans toute l’Europe, le centre de distribution autunois sera conservé ? », se questionne un salarié.
« Nous nous interrogeons aussi beaucoup sur le contenu de la vente : est-ce que le repreneur est intéressé par tous les secteurs du groupe, à savoir le marketing et la vente, les opérations… ou simplement par une partie de DBA », avance Alain Germain. « Le problème, c’est que nous n’avons aucun élément à donner à nos collègues salariés si ce n’est-ce que nous découvrons épisodiquement dans les médias. »
Un malaise social
« Si l’entreprise et le groupe se portent bien financièrement, il faut savoir qu’au niveau social, c’est loin d’être le cas. Les gens sont inquiets parce qu’ils ne savent pas de quoi l’avenir est fait et les signaux qui leur sont envoyés n’ont rien d’optimistes. Pour preuve, une réorganisation a été annoncée chez Playtex concernant les démonstratrices », martèle Alain Germain qui regrette que la direction ne joue pas carte sur table. « Le problème, c’est que Dim se vide de son âme. Ce que les Autunois ont connu avec tous les services qui composaient l’entreprise est en train d’exploser. Les personnels qui partent ne sont pas remplacés… ».
Les syndicats craignent que le futur actionnaire fasse un audit des sites autunois et, constatant que la très grande majorité des produits sont fabriqués à l’étranger, s’interroge sur la pertinence de conserver les 994 salariés autunois.
« Nous sentons que les grands responsables ne prennent plus de décision… Ce que je crains, c’est que les salariés soient usés et qu’Autun ne perdure que le temps de transmettre son savoir-faire aux entreprises sous-traitantes. Oui, socialement, je suis inquiet même si le groupe affiche un chiffre d’affaires croissant », se désole Alain Germain qui espère avoir quelques réponses dans les prochains jours.
La CFE CGC, prudente, a affirmé vouloir chercher des compléments d’informations pour répondre à nos questions.