Jeudi 18 janvier 4 18 /01 /Jan 18:00

Les bas et collants de la marque de luxe sont fabriqués en France depuis 1918 par la société l'Arsoie, implantée à Sumène. Une petite entreprise du Patrimoine vivant en pleine croissance.

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Il faut rassurer Beyoncé, Catherine Deneuve, les belles du Crazy Horse, ou encore la croustillante Dita Von Teese, mannequin star et danseuse burlesque américaine. Elles ne risquent pas de manquer de leurs bas de soie préférés de la marque Cervin Paris, fabriqués avec passion et minutie à Sumène (Gard). Des produits haut de gamme facturés jusqu'à 99 EUR. Car l'Arsoie, la petite entreprise du Patrimoine vivant qui tisse et tricote la soie et le Nylon, est aujourd'hui en pleine croissance pour produire toujours plus beau, plus audacieux et plus glamour avec des métiers à tricoter mécaniques qui ont l'âge d'être arrière-grands-pères ! Ce sont des machines italiennes ou américaines de marque Reading que le plan Marshall a apportées pour réindustrialiser la France de l'après-Seconde Guerre mondiale. Serge Massal, le patron, les a sorties de l'oubli et de la poussière pour les remonter et les faire tourner aujourd'hui comme des horloges dans un cliquetis infernal mais à la cadence très raisonnée d'un bas toutes les heures.

 

« Techniquement ? Personne n'a jamais réussi à faire mieux pour fabriquer des bas coniques avec talon et pas de simples tubes, pour offrir un tel aspect et une solidité à toute épreuve. Même si, pour réaliser un modèle avec broderie - talon, cela réclame des heures de réglages ! » explique Serge Massal, troisième génération à la tête de cet atelier industriel ouvert en 1918 par le grand-oncle Auguste qui bénéficia ensuite de la montée en puissance commerciale des bas Nylon.

 

60 % des commandes se font par Internet

 

« Nous sommes en recherche permanente de ces machines qui nous donnent un avantage concurrentiel incontestable, continue le patron. Personne au monde n'est capable aujourd'hui de produire des bas de soie de cette qualité, de cette légèreté et avec de telles broderies. »

 

Aujourd'hui, dans la vallée de Sumène, l'Arsoie est la dernière fabrique en activité sur les soixante-dix usines du passé. En 2017,elle a produit 200 000 paires de bas, de collants ou de porte-jarretelles à six jarretelles « pour parfaitement respecter la fossette de la fesse », souligne-t-on chez Cervin. La soie arrive de Chine, mais elle est moulinée chez Lacroix, à Lyon, et les dentelles qui agrémentent ces « voiles de jambe » viennent de chez Desseilles Fabrics, à Calais. Les finitions, notamment de la fameuse couture, se font à la main avec une précision impressionnante dans une ambiance collective d'euphorie. Le chiffre d'affaires a augmenté de 30 % en 2017. Et le meilleur est à venir : progression attendue à 40 % en 2018 et augmentation des effectifs qui doivent passer de 25 équivalents temps plein à 40 d'ici à 2019.

 

« Si nous progressons aussi rapidement, c'est grâce à notre savoir-faire, à la qualité des gens qui travaillent ici mais aussi à Internet, qui représente aujourd'hui 60 % des commandes du monde entier, de Chine, des Etats-Unis, du Japon, d'Angleterre », détaille Marc Laurent, le directeur général, qui entend surfer sur la vague porteuse et mondiale du glamour pour développer l'Arsoie au coeur des Cévennes.

Par collant
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