Jeudi 2 janvier 4 02 /01 /Jan 12:30

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Un an plus tard, ils cousent des diamants sur les jambes des filles. Ce n'est pas du toc qui fait briller de jolies vrilles végétales et classieuses : les strass viennent de chez Swarovski, insiste Gor. C'est un collant test de chez Farell, une première tentative d'intégrer les rayons du prêt-à-porter haut-de-gamme, et clou de stand qu'ils préparent pour Who's next ?, le Salon de la mode et du prêt-à-porter à Paris, fin janvier.

L'an dernier, ils y ont trouvé des clients et de quoi multiplier par trois les points de ventes où trouver leurs collants (300 boutiques de vêtements, lingerie ou chaussures), et décroché des clients et revendeurs en Belgique, en Suisse et jusqu'au Japon. Et ils pourraient rejoindre vite le showroom haute-couture de JaelCuriel, dans le centre de la ville de Luxembourg. Ils ont vendu 15 000 paires, de septembre à octobre, le cœur de leur saison.

Monaco ou Saint-Tropez

Ainsi va Farell (né du jeu de mots bilingue « for elles »), la marque de deux jeunes ex-étudiants de Périgueux - Gor Haroyan, 24 ans, et Sahim Hantlaoui, 27 ans - qui signent l'un des (rares) succès économiques locaux de l'an dernier et s'installent assez sûrement dans la planète du frou-frou chic et tendance. Collants, leggins, bas, mi-bas, aux motifs colorés, fantaisistes ou unis, plus ou moins rétro. Trois designers, des représentants et pas mal d'ambition à assouvir, dont celle de créer une boutique à Périgueux et Paris. Ils ont l'attitude et le langage des pros, mais encore la candeur des débutants : quand ils parlent de leur marque vue à Monaco ou Saint-Tropez, ou quand Gor dit avoir pris en photo le présentoir Farell dans une boutique « bien placée » au Châtelet, à Paris, sans que la vendeuse sache qu'il en était le créateur.

Créations à rapatrier

On les a découverts en janvier dernier, d'abord en sursautant devant une image partagée sur Facebook : une blonde sexy en collant vue de dos dans le château de Bourdeilles. Ou la même, avec mi-bas et moue coquine, sur le vieux lit de Charles Quint. Bien vu : ce « shooting » du premier catalogue de Farell a fait parler de lui, car c'était osé, et qu'utiliser ce décor pour lancer des fringues contemporaines cadrait bien avec la tendance du « made in » terroir.

Farell, en fait, fabrique la majorité de ses créations en Arménie, dans l'usine familiale de Gor, mais ne devrait pas tarder à rapatrier une partie de ses créations pour y ajouter le label tricolore. Pour le moment, ils louent un bureau à Périgueux et un entrepôt à Boulazac, où ils pourraient s'installer définitivement. L'avenir semble à radieux : « Quelques grands groupes tiennent le marché, on y entre facilement. Les clients ont tendance à vouloir quelque chose de rare », explique Sahim.

Lui, a fait Tech de Co à la fac de Périgueux, puis économie sociale à Bordeaux. Gor, arrivé d'Arménie il y a huit ans, a étudié la comptabilité au lycée Picasso de Périgueux, avant une formation commerciale à la CCI.

« Je travaillais sur les collants le soir, quand j'étais étudiant, parfois jusqu'à minuit, dit Gor, qui arbore un look soigné de créateur de mode. Je n'ai pas pu continuer en école de commerce, alors je me suis lancé à 100 % dans Farell. » « On peut se consacrer à la marque : on n'a pas encore de famille, c'est une chance », ajoute Sahim. Il parle d'une « belle aventure ». Le duo commence à se verser un salaire. Et cherche un lieu décalé pour le prochain shooting.

Par collant
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