«ta ta ta ta, ta ta… » On a tous en tête cette petite musique, inévitablement associée à de longilignes jambes recouvertes de collants…Dim. Eh bien, le numéro un de la lingerie féminine en France pourrait être vendu. Le fonds d’investissement américain Sun Capital a en effet enclenché la cession du groupe de lingerie et sous-vêtements DBApparel, propriétaire des marques Dim, mais aussi Wonderbra et Playtex notamment. Une vente pure et dure? Non, plutôt « un tour de piste pour tester le marché », préfère répondre un proche du dossier.
Le vendeur, qui a chargé la banque d’affaires
Morgan Stanley de l’opération, espère en obtenir 600 M€, soit trois fois plus environ que le prix acquitté en 2006, lorsqu’il avait lui-même racheté le groupe à son compatriote Sara Lee. « Mais
le groupe Dim est aujourd’hui six fois plus rentable. Son résultat d’exploitation est passé de 10 M€ en 2007 à 60 M€. Cela attire beaucoup d’acheteurs », fait-on encore remarquer dans l’entourage
du groupe. Parmi les prétendants potentiels, d’autres fonds d’investissement sont cités (l’américain KKR, PAI, etc.) mais aussi « des industriels », sans plus de précisions.
Afin de se présenter sous ses plus beaux atours,
DBApparel, qui emploie 7500 salariés dans le monde dont 1850 en France, a procédé à une importante réorganisation. En 2010, le site Playtex de La Tour-du-Pin (Isère) a été fermé (142 suppressions
de postes). Et une partie de la production a été délocalisée en Roumanie. Alors que les Françaises achètent moins de dessous — les ventes et la production annuelles ont respectivement reculé de
2,6% et 6% en 2011, selon les fabricants —, le groupe a néanmoins conservé ses principaux ateliers d’Autun (Saône-et-Loire), où travaillent près de 1000 personnes.
« Si le marché de la lingerie est d’une manière
générale en baisse, le groupe résiste, indique en effet un proche du dossier. Et contrairement à ce qui a été écrit, son chiffre d’affaires sera même un peu meilleur cette année que pour le
précédent exercice. Les collants se vendent toujours bien et les clientes préfèrent acheter un Wonderbra plutôt que des prothèses. Par ailleurs, Dim peut aussi se redéployer dans les pays
émergents. »
Du coup, si Sun Capital n’obtenait pas le prix
demandé, il pourrait lever des fonds pour acquérir d’autres marques du secteur de la lingerie. La petite musique de Dim n’est pas prête de disparaître des écrans!